Si l’histoire de la comptabilité, au sens de « décompte de valeurs » remonte à l’Antiquité, et s’exécutait essentiellement par ceux que l’on appelait les esclaves érudits, sa normalisation internationale ne se fera que plusieurs milliers d’années plus tard, au début des années 1970.
Ainsi, à cette époque, de nombreux associés de cabinets comptables britanniques se sont trouvés confrontés de par l’exercice de leurs activités à la difficulté d’auditer des états financiers préparés par de grands groupes internationaux intervenant dans des pays différents et, par construction, soumis à des législations comptables différentes. De même, ces associés constataient à quel point il était laborieux et coûteux pour ces groupes internationaux de produire ces états financiers. Enfin, la multiplication des compétences locales restait nécessaire à la satisfaction d’exigences disparates.
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L’IASC : l’ambition d’uniformiser la comptabilité
L’année 1973 verra la naissance du Comité International des Normes Comptables, plus connu sous le sigle IASC, qui deviendra par la suite l’organisme international de référence au niveau de l’élaboration des normes comptables internationales IAS/IFRS. Son rôle est de promouvoir le respect des normes par les entreprises partout dans le monde, en s’appuyant sur l’argument de l’augmentation exponentielle des échanges mondiaux, des fusions-acquisitions et de l’émergence de nombreuses firmes multinationales. Il se pose, à l’évidence, deux problèmes majeurs à ce projet, pourtant séduisant à premier abord.
Les freins à l’uniformisation
Premièrement, le terrain n’est pas tout à fait vierge : des normes comptables existent dans la plupart des grands pays développés. Ensuite, en dépit de l’intérêt que pouvait soulever cette homogénéité des mesures comptables internationales, une organisation privée, même s’autoproclamant productrice de normes comptables de haute qualité et hautement applicables, pouvait difficilement espérer que les entreprises les appliquent spontanément en plus de la réglementation comptable locale qu’elles étaient obligées d’utiliser pour la production de leurs états financiers.
Afin de contourner ces deux difficultés, l’IASC qui fut formée à l’origine de représentants et de membres de la profession comptable d’un certain nombre de pays, a formulé deux postulats : d’abord, afin de faciliter la production des états financiers des grands groupes internationaux, il s’agira de se focaliser sur les comptes consolidés, qui était alors une notion peu développée. L’autre postulat était de développer une vaste opération de lobbying afin d’inciter les organes possédant une grande capacité coercitive et prescriptive à promouvoir l’adoption de ces normes comptables internationales. A suivre…