Si les mastères spécialisés (MS) ne s’accordent pas avec la formation souhaitée, vous avez toujours la possibilité de vous orienter vers un Mastère en Sciences, également connu sous l’appellation anglophone de Master of Science (MSc.). Décryptage…
Un peu d’histoire…
Traditionnellement, la maîtrise universitaire des sciences (MSc.), ou Master of Science, est en même temps un master et un grade universitaire des études scientifiques qui a surtout fait son bonhomme de chemin dans les pays de tradition anglo-saxonne. Ce grade s’obtient après une à deux années d’études, en aval de la validation du premier cycle, généralement un baccalauréat universitaire en sciences. Le titulaire d’une maîtrise en sciences porte le titre de maître en sciences, traduction de l’expression latine Magister Scientiæ, souvent abrégée en M.Sc. Au Royaume-Uni, l’obtention du « Bachelor Degree » est conditionnée par la soumission d’un dossier défendu oralement face à un jury prestigieux.
En France, le cadre de la réforme de la loi d’éducation pour l’implantation du Processus de Bologne a supprimé les maîtrises et pour faire éclore les masters. Une décision qui n’a pas fait l’unanimité, notamment auprès des grandes écoles qui ont craint qu’il ne soit confondu avec leur « Mastère« . La Conférence des Grandes Ecoles (CGE) s’est vue confrontée à l’obstacle de la reconnaissance des diplômes selon les niveaux de compétences et la qualité des formations, la poussant à mettre en place ses propres labels. Ainsi, depuis la création des masters et l’élimination des maîtrises, l’usage majoritaire est d’employer le terme master of Science pour les diplômes étrangers aux disciplines scientifiques et Mastère en Sciences pour les diplômes reconnus par l’état français via la Conférence des Grandes Ecoles. Dans les faits, l’expression Master of Science et l’abréviation MSc. sont très répandues.
Attention donc, pour ne pas confondre master en sciences et mastère en sciences, car la dénomination ne désigne pas le même diplôme, en dépit d’un patronyme pratiquement identique. Le premier est une formation de niveau bac+5 qui n’a aucune reconnaissance officielle à l’exception de sa valeur en crédits ECTS* (90 ECTS) et de sa « bonne cote » auprès des recruteurs, tandis que le deuxième correspond à un diplôme reconnu par l’Etat, dispensé entièrement en anglais, sur un minimum d’un an et demi et maximum de trois ans, aboutissant à la soutenance d’un mémoire de recherche.
Le MSc. de la CGE
Le Mastère en sciences est donc un diplôme français d’enseignement supérieur mis en place en 2002 et accrédité par la Conférence des Grandes Ecoles et donc reconnu par l’Etat. Il s’adresse principalement aux étudiants déjà titulaires d’un Bachelor ou d’une maîtrise et il s’agit d’une accréditation qui atteste que la formation est conforme à différents critères de qualité (sélection sur dossier, langue anglaise, volume horaire, durée du programme, mémoire de recherche, etc.). Ainsi, d’après le règlement des programmes de formation accrédités par la Conférence des Grandes Ecoles (CGE), le Mastère en Sciences atteste de la qualité académique d’un parcours complet de formation à vocation internationale, entièrement enseigné en anglais.
Seuls les établissements membres de la Conférence des Grandes Ecoles dûment accrédités sont en mesure de délivrer ce diplôme, car la formation doit dans tous les cas aboutir à l’obtention d’un diplôme conforme à la réglementation applicable à l’établissement accrédité. Le diplôme doit clairement mentionner « label MSc. de la CGE ». Il existe actuellement 58 MSc. accrédités par la CGE en France, dont trois quarts en école de commerce.
Cette formation a la particularité d’être dispensée intégralement en anglais. Elle comporte des enseignements académiques (450 heures de cours théoriques, de travaux pratiques et de travaux en groupe) et la soutenance d’un mémoire de recherche élaboré par l’étudiant dans le cadre d’une mission expérientielle (de 4 à 8 mois de stage) en entreprise ou dans un laboratoire de recherche. Son coût oscille entre 8000 et plus de 16000 € en formation initiale.
Admissions en Master of Science
Comme le MS, le MSc. est donc un programme accrédité par la CGE, qui doit être proposé par l’une des écoles membres, qu’elle soit de management ou d’ingénieurs. En revanche, contrairement au MS qui est accessible après un Bac +5, ce programme à temps plein est principalement destiné aux étudiants titulaires d’un Bachelor ou d’un master 1, ou de tout autre équivalent reconnu de niveau Bac+4. La sélection est rigoureuse et évalue le profil académique mais aussi les ambitions professionnelles du candidat. Ainsi, l’accès au MSc. est ouvert aux étudiants titulaires d’un des diplômes suivants :
- Diplôme de maîtrise ou équivalent,
- Diplôme étranger, notamment le baccalauréat du système anglo-saxon (bachelor’s degree)
Reconnaissance Internationale des Masters of Science
La vocation internationale du MSc apparaît clairement, ne serait-ce que par la langue d’enseignement. En effet, il vise particulièrement les étudiants étrangers désireux de poursuivre leur formation dans une grande école française, les étudiants qui aspirent à une insertion professionnelle à l’international, ou encore les étudiants français qui souhaitent travailler à l’étranger ou dans des groupes multinationaux. A ce titre, le MSc. in International management d’ICN business school accueille 87 % d’étudiants étrangers.
Ce diplôme bénéficie d’une forte reconnaissance à l’international, car son format existe dans de nombreux pays prisés pour la qualité de leur système éducatif. Son ambition est de proposer un programme pédagogique plutôt académique ou théorique, mais sans délaisser pour autant l’ouverture professionnelle vers l’univers du travail et des entreprises, avec un stage de 4 à 8 mois obligatoire et indispensable pour valider le diplôme. En effet, ce programme, comptabilise moins d’intervenants professionnels que dans le programme de Mastère Spécialisé.
Ainsi, le Master of Science est un diplôme de spécialisation. Les profils professionnels spécialisés sont de nos jours très recherchés par les entreprises étrangères, qui sollicitent de plus en plus des profils hybrides qui justifient à la fois d’une bonne connaissance globale du métier, mais également d’une spécialité pointue, qui donneront aux nouvelles recrues la capacité d’adaptation et de flexibilité nécessaire pour répondre aux enjeux de chaque secteur.
L’aspect cosmopolite est aussi une qualité importante de ces formations. En effet, cela permet aux étudiants de partager, d’échanger et de s’ouvrir sur de nouvelles cultures.
Quelques exemples
La plupart des MSc. sont conçus pour contribuer à l’évolution de disciplines encore en développement, et parfois même sur des demandes des entreprises qui souhaitent optimiser la maîtrise de leur domaine. C’est notamment le cas du Mastère en Sciences « Sports and Outdoor Industry Management », conçu par EM Lyon en collaboration avec un noyau important de l’industrie du sport et des loisirs, l’Outdoor Sports Valley (OSV). Aussi, le MSc. in Corporate Finance and Banking de l’Edhec a été mis en place grâce au partenariat avec la Société Générale, qui partage avec les étudiants du mastère toute son expertise sur les activités de financement, de levée de capitaux et de couverture des risques d’inflation. De son côté, l’Iéseg, qui a déjà lancé un MSc. in International Business en 2003 et un MSc. en Fashion Management en 2013, a lancé en grandes pompes son offre de programmes MSc. en Finance, fruit de son partenariat avec les entreprises Bloomberg et Thomson Reuters, à l’occasion de la rentrée 2014.
Pour la suite de ce dossier spécial Master, la rédaction vous propose un papier complet sur le Master of Business Administration (MBA).